Ânkhti... Une histoire assez peu banale si elle arrivait de nos jours, mais fréquente trois siècles et demi après J-C. Tout d'abord, plaçons le lieu de naissance et la date : 331 après JC, en Égypte, à Memphis. Les circonstances ensuite. La naissance s'était a priori bien passée... Sauf qu'elle ne bougeait pas. Immobilité... presque cadavérique. De quoi inquiéter. Ils firent plusieurs tentatives, avec des épices de rebouteux très odorantes, puis mouchage de fortune devant le manque de réaction... Et enfin, l'air pénétra son organisme. Le tout petit être se tortilla et geignit entre les mains du moine. Sa mère, entre ses larmes, prononça le nom définitif du nouveau-né : Ânkhti, signifiant « Elle est vivante ! ». Dans son cas, le prénom était bien trouvé. Et en second, que peu de personnes connaissent, Bastet. La déesse de la maternité. La mère l'avait priée tout le temps du « sauvetage » du bébé, et la divinité l'avait ramenée à la vie. Elle en était bénie, et ainsi vint le deuxième prénom. Elle eut peut-être un nom de famille, mais quel qu'il soit, elle ne s'en rappellera pas. Et de toute façon, comptait-il ? Elle savait qui elle était.
En grandissant, la petite s'affirmait, et devenait presque un garçon manqué. Elle s'amusait toujours dans la chaleur chaotique qu'il régnait dehors, avec les autres enfants et surtout les garçons, ne se laissant pas démonter par les « T'es une fille, ça pleurniche tout le temps, t'as pas le droit... » et en forçant aussi les barrages. De là vient sa capacité à se débrouiller seule pour régler ses problèmes. Son grand frère, Hénoutsen, était de ceux qui la chassaient le plus rudement et elle apprit à le considérer tout comme les autres et non comme son propre frère. Elle ne le déteste pas, mais ne l'aime pas non plus. Un garçon normal, comme venu d'ailleurs, pour elle. Elle voyait ses parents de la même manière. Ils l'aimaient, et elle aussi, mais de manière reconnaissante de l'héberger, de la nourrir et de la vêtir. Si elle avait été capable de vivre seule et pour elle-même, il y aurait depuis longtemps quitté leur maison. Mais ne le pouvant pas encore, elle vécut avec eux.
Jusqu'à ses 16 ans. Là, enfin fertile et en âge de se marier, elle fut unie à un homme trois fois plus âgé qu'elle, inconnu à ses yeux. Elle le haït de suite et, malheureusement pour elle, les divorces n'existaient pas encore. Elle dut porter leur premier enfant... mort-né. Son mari la battit lorsqu'il le sut, furieux que sa première descendance soit décédée quelques minutes après la naissance. Elle n'y avait été pour rien, mais lui le voyait ainsi. Il en fut ainsi de nombreuses fois. Si au début elle redoutait ses accès de fureur contre elle, elle finit par s'endurcir et lorsqu'elles survenait, elle ne criait plus de douleur, avec la peur de mourir suite à ces passages à tabac. Elle devait faire les tâches ménagères, et c'est ainsi qu'à à peine 18 ans, alors qu'elle faisait la lessive avec les autres femmes, pour certaines à peine parties de l'enfance et déjà mariées, et d'autres plus agées, dans une rivière à l'embranchement qui lui faisait rejoindre la mer, que survint une rafle. Un bateau vraisemblablement roumain accosta, et décima le village, ne prenant que les plus jeunes, d'enfants prépubères à des adultes que les rides n'avaient pas atteints. Les autres furent tués s'ils essayaient de réagir, ou simplement terrorisés par les soldats.
Les lourdes menottes les empêchaient de s'échapper et parfois même de bouger. Ils n'était pas nourris ni abreuvés assez pour qu'ils puissent subsister. Les cales étaient sombres et les mouches irisées volaient partout, emplissant l'air de leurs vrombissements. Il y avait déjà d'autres prisonniers, ne parlant pas leur langue. Ils ressemblaient tous à ces squelettes qu'on voyait parfois en s'aventurant loin dans le désert, racornis et noircis. Certains étaient déjà morts, envahis de mouches qui se repaissaient de leurs dépouilles. Le peu de nourriture qu'on leur donnait leur permettait à peine de se tenir en vie. Les enfants raflés à Memphis ainsi que les adultes les plus faibles périrent d'abord. Elle en vit plusieurs finir leur vie sous ses yeux, une abominable souffrance dans les pupilles, puis le vide et une détente inperceptible de ce qui leur restait de muscles. Des femmes devenues ses amies à force de les côtoyer moururent elles aussi, et l'odeur de la peur accompagnait celle de la mort. Plusieurs fois, Ânkhti crut elle aussi qu'Osiris venait la chercher. Mais Bastet la protégeait de la mort et c'est faible, amaigrie et puante de l'odeur de charogne des morts qu'elle arriva sur le sol roumain. Elle avait peur. Après le silence de la mer lors de leur longue traversée, le bruit de la ville lui paraissait insupportable et elle ne savait où donner de la tête. Partout, des visages, des ventes de tissus, aliments, de l'encens... Tout ça dans un joyeux et proprement effrayant tintamarre. De plusieurs centaines de prisonniers, il n'en restait qu'une poignée de chaque nationalité. On les amena dans une espèce de bazar où ils durent rester plusieurs semaines, à manger, se laver, à reprendre du poil de la bête, afin d'être... vendus. Car ils étaient là en tant qu'esclaves. Ils devaient se présenter sous leurs meilleur jour afin d'être vendus le plus cher possible. Ce qui l'étonna c'est que plusieurs personnes vinrent les voir. Celles-là étaient vraiment terrorisantes, mais la traversée avait séparé l'Égyptienne de cette sensation. Elle ne fut que fascinée par ces créatures que ne pouvaient tout simplement pas être humaines. Leurs yeux étaient du rouge sans le plus éclatant qu'elle ait pu voir, leur peau blafarde au point de paraître exsangue et pourtant dure et lisse comme le marbre ou le granit. Enfin, leurs mouvement étaient gracieux et puissants. Ils était parés d'étoffes riches. Ce qui l'étonna surtout, c'était l'insistance des regards de certains sur les prochains esclaves. Elle ne comprit pas de suite ce qu'ils étaient. Jusqu'au jour où l'un d'eux, avec les yeux pourtant noirs, les observa et sauta sur l'un d'eux. Personne, sauf le vendeur, ne comprit ce qu'il se passait. Jusqu'au moment où il réussit à immobiliser ce qui allait être sa victime et planta ses dents soudain devenues pointues et tranchantes dans sa gorge. Les cris du pauvre homme attaqué cessèrent vite, et ils comprirent tous que la chose, qu'ils savaient maintenant être un vampire, le vidait littéralement de son sang. Le cadavre devenu rigide disparut ensuite et ils ne surent pas ce qu'ils en avaient fait.
Finalement vint le jour des ventes. Ils étaient montrés par groupes. Les vampires proposaient des prix, et elle remarqua comme des rivaux qui enchérissaient toujours pour dépasser l'autre. Et en fonction de la valeur estimée, les prix montaient parfois très haut... ou pas. Puis vint son tour. Contrairement aux autres qui essayaient de se faire oublier, elle montra qu'elle était là, et cela eut l'air de plaire car les enchères montèrent. Elle mit tout ce qu'elle trouva en elle de fureur et de rancune, et les prix montèrent. Montèrent encore. Cette fois-ci, c'était un vrai duel à ce lui qui aurait assez d'or pour avoir cette esclave qui défiait son potentiel nouveau maître de l'acheter. Finalement, ce fut un homme aux yeux aussi rouges qu'un poison violent qui gagna. Il avait les cheveux bruns, un peu longs, un teint aussi blafard que les autres et un air assuré. Elle sourit comme Sekhmet le lui faisait faire lorsque la colère l'habitait, en montrant les dents de façon aussi provocante que prédatrice, alors qu'elle était initialement une proie pour eux. Il attrapa ses menottes et la força à le suivre. Elle n'émit pas de résistance, mais commença d'ores et déjà à s'en méfier. Il régnait de la violence dans son regard et elle se permit de le provoquer sans en avoir l'air, en croisant volontairement son regard et sans le baisser par la suite. Il répondit par un rictus et l'amena à pied jusqu'à un palais somptueux, où elle vit d'autres vampires. Elle ne s'avoua jamais que les yeux sanguins posés sur elle la mirent un peu mal à l'aise à cause de l'intérêt qu'ils semblaient lui porter et de la soif dans le regard de certains. On l'amena dans une chambre qui n'avait rien à envier aux autres salles qu'ils avaient traversées, en face d'une vampire impassible. Le brun annonça qu'elle était sienne, en la forçant à se mettre à genoux devant elle. L'Égyptienne aurait bien résisté, mais sa force était telle que sa résistance sembla inexistante. Rageuse, elle cessa de se défendre avec la promesse qu'elle n'en resterait pas là. Le gars – elle apprit plus tard qu'il s'appelait Stefan – venait de se faire une ennemie. Lorsqu'il lui donnait des ordres, elle prenait un air insolent et faisait soit mine de ne pas l'entendre, soit elle obéissait avec une lenteur calculée pour l'impatienter mais pas de quoi l'excéder. Et il ne pouvait pas grand-chose contre elle. Plusieurs fois, elle se permit des rébellions contre Vasquilla, toute seule, histoire de montrer que même réduite en esclave, elle avait sa fierté et on ne pouvait pas tout lui demander sans qu'elle réagisse parfois. Ce qui n'avait pas toujours l'air de déplaire à sa maîtresse, comme les esclaves devaient appeler les vampires qui les utilisaient. La fois où elle se rebella le plus violemment fut la fois où Vasquilla la mordit afin de boire son sang. Elle avait soif et Ânkhti était la seule esclave présente, alors elle n'avait pas hésité. Ce qui ne plus pas tout à celle-ci qui créa un scandale entre elles deux. Cela se régla rapidement, mais Vasquilla la mordit encore plusieurs fois, surtout quand elle n'avait pas le choix. Et l'Égyptienne avait horreur de ça. Elle se surprenait parfois à se dire qu'être vampire serait la meilleure chose qui pouvait lui arriver en tant qu'esclave. Ainsi, plus possible de la mordre afin de boire son sang, et elle serait plus puissante afin de susciter plus de respect...
Elle dut parfois se battre pour être respectée. Comme la fois où un des esclaves l'avait rabaissée. Pourvue d'un sang assez chaud, elle avait tout de suite relevé et s'était ensuivie une violente dispute qui avait dégénéré en bagarre. Et Sekhmet s'était manifestée. Elle aurait pu le tuer, aussi musclé soit-il, avec sa rage décuplée par la déesse de la guerre et ses instincts félins générés par la guerre. Aucun des mouvements de défense de l'homme ne lui avait échappé, si bien qu'emportée et grisée par le sang qui coulait des griffures, deux vampires durent les séparer. Depuis, elle n'avait plus croisé l'autre sans qu'il ne disparaisse de son chemin. Ça au moins, c'était réglé. Et les autres esclaves agissaient, pour certains, un peu pareil et évitaient de la chercher. Elle lia quelques amitiés, plus ou moins profondes, mais rares furent ceux qui découvrirent qui elle était sous sa violence. Trop distante, trop méfiante et solitaire pour que ce soit facile. .

Présentez-vous à nous sous la forme d'un petit texte, en incluant votre Titou, votre 15 ans, la Tal qui incarne votre personnage, la manière dont vous avez grâce à Dori et Bloody (Vasquilla et Stefan), Il a un beau design et j'ai hâte de RPer *-* ce dernier, ainsi que le code est validé par Vasquilla.